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+ 2 à 5°
C'est l'augmentation de la température terrestre d’ici la fin du XXIe siècle
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180 à 240 km
Chaque degré supplémentaire déplacera les zones de culture vers le Nord
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5 000
Espèces de bio-agresseurs par an sur les cultures françaises

Les épisodes de sécheresses, d’inondations, de variations de températures, le développement de nouveaux pathogènes et ravageurs… s’amplifient de plus en plus et sont désormais visibles de tous. Ceux qui cultivent la terre doivent donc faire face à une incertitude climatique et des aléas croissants qui impactent leur rythme de travail mais aussi les résultats obtenus.

Pour proposer des produits agricoles et alimentaires sûrs, sains et durables dans un tel contexte climatique, les entreprises semencières s’engagent quotidiennement pour offrir à tous les types d’agricultures des solutions tant au plan local qu’international. Leur responsabilité est d’anticiper, d’adapter et d’accompagner les agriculteurs dans les mutations en cours.

ANTICIPER

La sélection est un métier au long court, il  faut 7 à 10 ans en moyenne pour obtenir une nouvelle variété. Être sélectionneur requiert donc une réelle capacité à appréhender les problématiques auxquelles seront confrontés, demain, les agriculteurs utilisateurs de semences.

Parce que l’agriculture est intimement liée au climat, l’adaptabilité des variétés a toujours été centrale dans les axes de recherche des semenciers : l’enjeu est de proposer à temps la solution  au producteur. Très tôt, les semenciers se sont mobilisés pour accélérer les recherches sur les caractères génétiques des cultures permettant d’obtenir des semences performantes dans un contexte climatique instable.

La pertinence des solutions actuelles proposées en grandes cultures ou plantes potagères, illustre parfaitement cette dynamique. Ainsi, l’émergence depuis 5 ans de nombreuses variétés de maïs moins consommatrices en eau en période de floraison, offre aux producteurs un levier face aux sécheresses et pics de températures de plus en plus récurrents.

ADAPTER

L’évolution des conditions climatiques bouleverse progressivement les zones de cultures. Parfois synonyme d’opportunités, la vitesse de ces évolutions est principalement un facteur de déstabilisation pour les producteurs. Ressources hydriques, pression des maladies et ravageurs, nouveaux contextes pédologiques, les semences évoluent pour développer la résilience des systèmes agricoles.

Maladies et ravageurs

En France, chaque année, les cultures subissent en moyenne la pression de 5000 bio agresseurs (agents pathogènes, mauvaises herbes, maladies, etc.). Cette pression entraîne des pertes considérables évaluées au niveau international à 220 milliards de $/an par la FAO ! Le changement climatique participe à la mutation et à l’apparition de nouveaux prédateurs et maladies, et plus que jamais, les plantes ont besoin de profils sanitaires de plus en plus complets.

Les semenciers s’appuient sur la recherche pour renforcer la santé des plantes et leur résistance intrinsèque aux agressions subies. L’ambition est de rendre les variétés plus résilientes dans l’optique de réduire durablement l’utilisation de produits phytosanitaires.  A noter, la résistance aux maladies et ravageurs est l’un des tous premiers critères d’évaluation pour inscrire une variété de plante au catalogue.

Eau

La FAO estime la superficie totale des terres cultivées à 1,4 milliard d’hectares à l’échelle mondiale.  80% de cette superficie est cultivée en sec et assure près de 60% de la production agricole mondiale, les 40% restant étant issues des 20% de surfaces irriguées. Il est donc indispensable pour les agriculteurs de bénéficier de semences qui optimisent les ressources hydriques disponibles dans les deux cas de figure, en sec comme en irrigué.

La semence est également une solution agronomique pour répondre aux à-coups climatiques de plus en plus fréquents (sécheresse ou pluies abondantes). Concrètement, l’innovation variétale permet d’améliorer la valorisation de l’eau par les plantes, en jouant sur plusieurs caractères (système racinaire, limitation de la transpiration, efficience de la photosynthèse…). Par exemple, en blé dur, l’amélioration de l’enracinement est une des pistes les plus sérieuses pour conserver la culture dans le Sud de la France où les précipitations se font de plus en plus rares.

Elle ouvre également la possibilité de mieux maîtriser le développement de la plante en végétation. C’est l’exemple du maïs où la diversité des précocités (durée de développement de la plante) donne l’opportunité aux agriculteurs d’adapter les semis pour limiter les pertes. L’INRAE avance une hausse de 4,5 % de rendement en 2050 à l’échelle européenne, en conduite non irriguée, si les agriculteurs adaptent variétés et date de semis au réchauffement.

ACCOMPAGNER

Les semenciers sélectionnent et proposent des solutions d’accompagnement des nouvelles pratiques agronomiques. Qualifiées généralement d’agricultures régénératrices des sols, ces pratiques veillent à une meilleure alternance des cultures grâce à l’introduction d’espèces nouvelles, une moindre intervention mécanique (semis-direct)  et une recherche de couverture permanente des sols (agriculture de conservation).  Ces pratiques culturales novatrices s’appuient donc essentiellement sur le végétal pour protéger le principal capital des agriculteurs, le sol.

En fournissant des plantes « de service » par l’intermédiaire de mélanges d’espèces spécifiques,  les semenciers participent à l’amélioration du stockage de l’eau dans les sols, atténuent l’érosion des sols et tempèrent l’impact des sécheresses et pluies diluviennes. En outre, une fois détruits, ces mélanges deviennent une source de matière organique qui nourrit le potentiel des sols, se substituant aux intrants chimiques.  Ces plantes de services peuvent également être incorporées dans les rotations pour lutter contre des ravageurs. Par exemple, le colza associé à un mélange de vesce pourpre et de trèfle d’Alexandrie désoriente les insectes parasites.

En outre, parce qu’ils sont résolument tournés vers l’avenir, les semenciers imaginent, aux côtés des municipalités, la végétalisation des villes et communes de demain. Toits végétaux, agriculture verticale,  gazons ultrarésistants pour remplacer l’asphalte… offrent des solutions concrètes et naturelles pour lutter contre les chaleurs excessives et améliorer la captation de carbone dans les agglomérations. Lors d’épisodes de fortes chaleurs, un gazon naturel, s’il possède les caractéristiques génétiques adaptées, permet de baisser la température d’une dizaine de degrés par rapport aux surfaces synthétiques ou bitumées.

Végétalisation espace urbain

LE SAVIEZ-VOUS ?

Dans l’optique de lutter contre les canicules des années à venir, la Mairie de Paris a lancé en 2018 un projet de végétalisation des cours d’écoles. Des arbres seront donc implantés pour générer de l’ombre, alors que les toits végétalisés permettront de réduire la chaleur des bâtiments et de familiariser les élèves avec le végétal. Baptisé Oasis, ce projet devrait concerner 28 établissement à la fin de l’année 2020.