Au cœur de la redécouverte des bienfaits des systèmes agronomiques complexes et de rotations longues, les espèces fourragères se distinguent par la diversité des solutions proposées et leur contribution au plan gouvernemental d’autonomie protéïque. Au-delà des usages habituels en élevage, ces « plantes de services » ouvrent de nouvelles perspectives de développement pour les espèces fourragères.
Les plantes fourragères appartiennent essentiellement à 2 grandes familles botaniques : les Graminées et les Légumineuses. Les espèces destinées à un usage en tant que gazon appartiennent aux mêmes familles que les fourragères, mais les variétés et leurs caractéristiques diffèrent. En France, les principales graminées fourragères cultivées sont la fétuque élevée, le dactyle, les ray-grass ; les principales légumineuses sont la luzerne et le trèfle violet.
Selon leur utilisation, les espèces fourragères peuvent être cultivées en association graminée-légumineuse dans les prairies, ou pour la culture de pelouses et gazons.
Ces dernières années, les espèces fourragères connaissent un nouvel essor suite à l’augmentation de la couverture hivernale du sol et le développement de techniques culturales alternatives (semis sous-couverts, agriculture de conservation, etc). Ces pratiques agronomiques conduisent à l’amélioration de la structure du sol, à limiter l’érosion ainsi que le lessivage des nitrates en hiver. Par ailleurs, l’utilisation des légumineuses favorise la séquestration de l’azote dans le sol pour le restituer dans certains cas à la culture suivante. Elles limitent par ailleurs le lessivage des nitrates et améliorent la structure des sols, tout en limitant l’érosion.
Face au changement climatique, la végétalisation des espaces urbains devient une préoccupation de plus en plus prégnante des municipalités et des pouvoirs publics. Au sol ou sur les toits, le gazon est un allié de choix et offre une solution durable pour lutter contre les fortes chaleurs. Il reste également une surface indispensable à de nombreuses pratiques sportives.
Lorsqu’elles sont destinées à l’élevage, les espèces fourragères sont sélectionnées sur leur facilité d’exploitation (en pâture ou fauche), leur rendement et leur valeur alimentaire. A ce titre, les légumineuses sont sélectionnées pour leur teneur en protéines. L’appétence et la digestibilité font également partie des critères attendus par les éleveurs. Les graminées sont quant à elles identifiées pour leur apport en énergie.
Afin de répondre aux contraintes liées à la réglementation en matière de piégeage des nitrates, les semenciers travaillent sur la pertinence des mélanges d’espèces proposées. L’objectif est de fournir des mélanges à vocations multiples (agronomiques, réglementaires, techniques..), ce qui passe notamment par la réintégration d’espèces mineures dans les rotations. Ils soutiennent ainsi une gestion à long terme du sol, premier capital de l’agriculteur.
Les semenciers qui commercialisent des semences de gazons s’adressent aussi bien au grand public qu’aux collectivités. Les pelouses recouvrent plus d’1,2 million d’hectares en France. Les gazons commercialisés sont constitués de différentes espèces complémentaires, sélectionnées sur leur finesse, leur densité, ainsi que la résistance au piétinement, au stress hydrique et aux maladies.
En 2023, on comptait près de 38 184 hectares de multiplication de semences de plantes fourragères et de gazons en France. Un chiffre qui symbolise parfaitement la vitalité du secteur.
3 199 agriculteurs-multiplicateurs prennent part à la multiplication des espèces et plus de 988 variétés inscrites au catalogue officiel.
Toutefois, ces surfaces ne couvrent pas la totalité des besoins et nécessitent de recourir à l’importation de semences pour certaines espèces (ray-grass italien par exemple).