Le maïs, première céréale cultivée dans le monde, est omniprésent dans notre quotidien. La sélection végétale, particulièrement performante, apporte un flux de variétés toujours plus adaptées aux besoins des agriculteurs et des transformateurs.

Le sorgho s’affirme quant à lui comme une alternative agronomique intéressante, avec une dynamique de recherche accrue en sélection variétale.

BOTANIQUE ET BIOLOGIE

De la famille des Poacées, le maïs cultivé Zea maïs sp est issu de la domestication du maïs initiée en Amérique centrale il y a 7000 ans. Présent en Europe depuis Christophe Colomb, il ne s’y est vraiment développé qu’au XXème siècle grâce aux hybrides et aux nouvelles techniques culturales. Le maïs est une céréale d’été. Il se développe très rapidement et intensément, de mai à octobre. C’est pourquoi il a besoin de températures et de luminosité élevée en été, ainsi que d’eau et de minéraux adaptés à son cycle. Depuis les premiers hybrides des années 50, la sélection a permis de gagner en précocité des variétés et d’étendre sa culture au Nord.

Aujourd’hui, les maïs cultivés sont en large majorité des plantes hybrides : la semence produite au champ par les agriculteurs-multiplicateurs est donc issue d’un croisement de lignées de parents mâles et femelles.

LE MAÏS OMNIPRÉSENT DANS NOTRE QUOTIDIEN

Le maïs est la 1ère production céréalière mondiale et la 2ème culture en Europe. En France, on compte plus de 2,5 millions d’hectares semés chaque année, la moitié étant récoltée en grain, l’autre en plante entière pour le fourrage, afin d’être conservé en ensilage. Cet usage est indispensable à l’élevage : 70% du lait français est produit avec une alimentation à base de maïs fourrage. Sa richesse en énergie en fait un aliment de choix pour les ruminants et son aptitude à la conservation assure un stock de qualité tout au long de l’année.

Pépite végétale, les grains de maïs sont particulièrement riches en amidon, expliquant la large diversité des débouchés :

  • alimentation humaine : amidonnerie, semoulerie, pâtisserie…
  • alimentation animale : fabrication d’aliments pour animaux (bovins, porcins, volaille…)
  • usages non alimentaires : bioplastiques, chimie verte, biocarburants.

Certains maïs sont adaptés à des besoins spécifiques de l’industrie, comme le maïs cireux ou «waxy» pour les plats préparés, le maïs blanc pour l’enrobage de comprimés, le maïs rouge pour coloration… Le maïs doux quant à lui est un légume différent du maïs grain et inclus dans les filières potagères.

LES AXES DE SELECTION

Pour le sélectionneur, la très grande diversité des typologies de maïs est une ressource essentielle.

Elle permet d’obtenir des variétés aux qualités multiples et complémentaires, reflétant les besoins exprimés par les utilisateurs des variétés et les transformateurs.

En termes de rendement, l’évolution est constante en maïs : c’est + 1,2 quintal par hectare en moyenne depuis 20 ans en maïs grain, grâce au progrès génétique ! Outre le rendement et sa régularité pour chaque segment de précocité, de nombreux axes font l’objet d’un travail d’amélioration :

  • la résistance aux stress, notamment hydrique pour améliorer encore l’efficience vis-à-vis de l’eau
  • la résistance aux maladies, pour des cultures plus économes en produits phytopharmaceutiques
  • la résistance mécanique aux verses
  • les qualités du grain, d’un point de vue sanitaire et son aptitude à la transformation
  • la valeur alimentaire du maïs fourrage

La création d’une variété de maïs nécessite 7 à 10 années de recherche avant toute commercialisation. Le maïs est une des espèces où les investissements des entreprises sont les plus importants. Les sélectionneurs font appel à des outils complémentaires qui permettent de gagner en efficacité, en précision et en temps, notamment par le biais d’une gestion puissante des données et l’emploi à divers degrés de biotechnologies végétales.

Ainsi, plus de 101 nouvelles variétés inscrites au catalogue officiel en 2022 permettent de totaliser le nombre de variétés disponibles à 961 variétés au Catalogue officiel français. Il existe donc un maïs adapté à chaque condition agro-climatique.

LA PRODUCTION DES SEMENCES

Avec une moyenne triennale de 60 000 hectares de production, la France est le premier producteur européen et le premier exportateur mondial. 6 semences sur 10 sont destinées à l’export, essentiellement à destination de l’Europe continentale (Union Européenne + Pays Tiers).

De nombreuses régions accueillent la production de semences de maïs, permettant de réduire le risque d’accident climatique et de gérer la grande diversité des précocités. Véritable laboratoire de nouveautés, la France héberge en effet la multiplication de plus de 900  variétés, du Sud-Ouest à l’Alsace, en passant par la vallée de la Loire.

Cette capacité à produire chaque année sur des ilots de taille variable, sans perte de qualité,  distingue le professionnalisme des agriculteurs-multiplicateurs et des encadrants chargés du suivi technique de la production. L’organisation et la structuration du parcours de production, du champ à l’usine en passant par la certification, est un des facteurs clés de la qualité de la semence. Les réseaux de production français et les usines sont ainsi capables de répondre à une demande toujours plus segmentée, pour la France comme pour l’export, où le savoir-faire des producteurs et la qualité des semences françaises sont unanimement reconnus.